Exclusif: Romain GERARDIN-FRESSE : « Le capitalisme peut être éthique et durable »

Romain GERARDIN-FRESSE, expert juridique de renommée internationale et éditorialiste économique, accompagne les dirigeants d’entreprises et les personnalités politiques dans leurs projets de développement de croissance.
Il vient d’être nommé Vice-Président Monde du Groupe ALI BAKHTIAR DESIGNS en charge des affaires juridiques et stratégiques, et Directeur Exécutif des Opérations Europe-Afrique-Eurasie.
Basée à Dubaï, ALI BAKHTIAR DESIGNS GROUP est l’une des plus influentes multinationales de design et d’événementiel.
Nous lui avons posé la question sur la possibilité pour le capitalisme d’être éthique et durable.

Romain GERARDIN-FRESSE : L’approche capitalistique est une notion relativement vague.
D’abord, il convient de définir le contour de ce que l’on appelle « capitalisme ».
La définition littérale vise à qualifier le capitalisme comme un régime économique et social dans lequel les capitaux, source de revenus, les moyens de production et d'échange n'appartiennent pas à ceux qui les mettent en œuvre par leur propre travail.
En somme, un mécanisme mercantile visant à faire fonctionner le système économique à son bénéfice, sans pour autant être créateur de richesse au sens de la productivité issue d’une œuvre ou d’un office personnel.
Pour autant, le capitalisme, à l’inverse de ce que certaines idéologies tentent de faire croire, est souvent vecteur de richesse redistribuée, dans le sens où il est à la genèse de la création d’emplois et où il fait fonctionner le système économique.
Il ne faut pas résumer l’esprit capitalistique à la seule optimisation de la rentabilité par la destruction des acquis sociaux.
Comprimer la masse salariale n’est pas toujours, loin s’en faut, la seule manière d’accroître la productivité.
En cela, je suis intimement persuadé qu’un capitalisme éthique existe.
Bien sûr, que l’exact inverse est également possible, et a pu démontrer son esprit néfaste depuis des décennies.
Pour autant, il me semble qu’il est inopportun de réduire l’esprit capitaliste au seul aspect négatif.
Le développement économique induit un accroissement des richesses.
Or, il y a deux manières distinctes et parfaitement opposées d’envisager celui-ci.
Soit la compression et la flexibilité sociale, parfois à outrance, soit le principe du gain mutuel.

La seconde option induit indubitablement une notion d’éthique et, a fortiori, de durabilité.

Un capitalisme éthique reviendrait à administrer et à gérer les moyens et capitaux, si ce n’est dans l’intérêt, du moins dans le respect de ceux qui prennent part à ce procédé.
Or, cette notion est déjà parfaitement efficiente.
On le voit avec l’intéressement du salarié aux résultats de l’entité au sein de laquelle il évolue, la fonction d’administrateur salarié dans les grands groupes, ou encore l’accent mis sur la responsabilité sociétale de l’entreprise.

N’oublions pas non plus que le capitaliste aguerri, celui dont les ressources plénières ou principales sont issues d’un procédé en tout point identique à la définition que nous avons développée plus haut, peut parfaitement être pleinement investi dans les notions de mécénat et de philanthropie.

Or, c’est bien le fruit du capital qui lui permet de financer une école au Bangladesh, des puits en Somalie, un orphelinat aux Émirats ou encore des hôpitaux au Sri-Lanka.
N’est-il alors pas loisible de considérer que ce capitalisme est bien éthique ?

Vous avez souligné, qu’outre mes autres fonctions, je viens de me voir confier un mandat dans une multinationale de l’évènementiel bien connue.
Nous sommes régulièrement amenés à organiser des galas de charité, notamment animés par Christie’s, au cours de laquelle des œuvres d’art ou des produits d’exception sont proposés aux enchères, et le fruit des ventes adressé en totalité à des actions caritatives et humanitaires.
La surface financière de nos convives, en effectif cumulé, dépasse souvent le milliard d’euros.
Certains trouveraient dans bon nombre d’entre eux, l’exemple même du capitalisme.
Cela étant, ils sont fortement impliqués dans les notions d’entraide et de main tendue aux plus démunis, et on ne peut par conséquent que reconnaître ici le caractère éthique et durable de leur état d’esprit.

Moi-même je me définis comme capitaliste.
Pour autant, je me sens et me sais pleinement impliqué par l’entraide sociale.
J’essaie de prendre part à un maximum d’œuvres caritatives.
Je préside plusieurs associations, dont la seule vocation est d’aider les moins favorisés, et d’encourager les actions bénévoles sous toutes leurs formes.
Dernièrement, j’ai pris l’engagement d’accompagner le Gouvernorat de l’Île Autonome de Mohéli, l’une des 4 îles de l’Union des Comores, dans le cadre de leur politique environnementale. *
Je souhaite m’associer pleinement à la préservation du patrimoine cette île magnifique, notamment par la sécurisation juridique de leurs intérêts.

Le droit environnemental est important ; il permet de conserver des pans entiers du littoral, et d’encadrer le développement de l’économie touristique. 

Car j’en ai l’intime conviction, le capitalisme peut, et doit, être éthique et durable.

Propos recueillis par Anne-Gaëlle MAUVRION

 

*Romain GERARDIN-FRESSE a été promu au grade de Chevalier dans l’Ordre de l’Étoile de Mohéli, plus haute distinction de l’Île de Mohéli reconnue en France par la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur, par le Gouverneur Son Excellence Mohamed Said FAZUL, « En reconnaissance des services rendus à l’Île Autonome de Mohéli », lors de la promotion du 6 Juillet dernier.

 

 

LÉGENDE PHOTO :

Romain GERARDIN-FRESSE au Yacht-Club de Monaco, lors de la soirée caritative MAGIC OF PERSIA.