Du capitalisme de petites unités (concurrentiel) au capitalisme de grandes unités (monopoliste)

• Le capitalisme concurrentiel
Depuis sa naissance et jusqu’au début du 20 ème s., multitude de petites entreprises, entrée sur le marché libre et assez facile (peu de capitaux nécessaires); sauf dans des pays comme les EU, l’Allemagne ou le Japon. Concurrence sur le marché du travail, ce qui pénalise l’ouvrier, et des taux de profit énormes qui permettent une intense accumulation, d’où une croissance forte et un rapide développement de l’infrastructure. L’intervention de l’Etat est très limitée (<10% du PIB = l’état-gendarme), mais, par son pouvoir législatif, il a pleinement participé à l’essor économique et au développement du capitalisme.
• La phase transitoire (1914-1945)
Pour financer la guerre, l’état doit jouer un rôle majeur en matière de création monétaire. Pendant la guerre, les dépenses publiques sont largement accrues. La guerre provoque un développement du protectionnisme, d’où une imbrication des firmes et du gouvernement. Après la guerre, les partis de gauche arrivent au pouvoir et on ne peut plus ignorer le social (nouveau modèle en URSS). La parution du rapport Beveridge (1942) marque le passage de l’état-gendarme à l’état-providence.
• Le capitalisme monopoliste après 1945
- Processus continu de concentration qui donne naissance à des entreprises de taille de plus en plus importante. Parallèlement, interpénétration de plus en plus poussée du capital technique et financier. De moins en moins d’entreprises : apparition de l’entreprise oligopolistique.
- La concurrence par les prix perd beaucoup de son importance : la plupart des marchés sont organisés, soit par un syndicat professionnel qui fixe un tarif (coiffeurs, boulangers, taxis,...), soit par l’entente de grandes firmes.
La libre entrée devient difficile (réglementation des organismes professionnels, nécessité de capitaux importants...). La libre entrée est assez facile, uniquement sur les marchés en croissance rapide.
Lorsque les marchés sont trop concurrentiels, l’entreprise procède à des segmentations.
- Les relations salariales sont institutionnalisées : on reconnaît la fiction du contrat librement négocié et la faiblesse des ouvriers dans ce cas. Les salariés obtiennent d’importants acquis en matière de protection sociale et juridique, et le marché du travail perd donc de sa flexibilité.
- L’Etat-Providence = producteur de services (éducation, santé...), redistributeur, dirigeant de l’économie (réalisation des grands équilibres, dans certains pays par une planification souple). On recherche une troisième voie entre un capitalisme libéral injuste et inéfficace et un socialisme autoritaire et dictatorial.