La première étape : conquête et pillage de l’Amérique (XVIème s.)

On assiste au pillage, à l’exploitation, voire à l’anéantissement de ces nouveaux mondes. Le pillage du trésor des Aztèques et des autres populations rapportes des centaines de tonnes d’or et des milliers de tonnes d’argent. Parallèlement, les populations sont décimées par la guerre, les travaux forcés et l’envoi d’esclaves en Espagne. La population indienne est réduite de 90% au Mexique, et encore plus au Pérou, ce qui est considéré par certains comme le plus grand génocide de l’histoire humaine. Sur les 60 à 80 millions d’amérindiens (l’Europe compte environ 100 millions d’habitants), plus de 80% disparaissent en quelques années. Il fallut alors importer d’Afrique une main d’oeuvre noire en grandes quantités.
En même temps que les métaux précieux affluent, les prix augmentent considérablement dans toute l’Europe. J. BODIN lie alors le niveau des prix à la quantité de monnaie en circulation, ce qui consacre l’origine de la théorie quantitative de la monnaie. De même à cette époque, l’abondance des métaux précieux devient synonyme de richesse du Royaume. Devant les besoins (notamment pour les guerres), se développe la doctrine mercantiliste qui satisfait à la fois le monarque et les marchands, et qui consiste à produire “mieux”, afin de développer les exportations et de réduire les importations. Cette première étape ne joua qu’un rôle indirect dans la révolution industrielle, grâce au pillage des trésors et à l’exploitation de la main-d’oeuvre nouvelle.